Paul Rouillier 1914-1998

 


Auto portrait Paris 1930.

Paul Rouillier est né à paris en 1914. Fils d'une famille d'artisans menuisiers, (son père et son oncle fabriquent des luminaires en bois tournés), il passe sa jeunesse dans la maison familiale de Meudon, entouré de ses parents (Elie et Lucie), de sa soeur Rose, et de sa cousine Marguerite.

Il fait de bonnes études et réussi son baccalauréat (ce qui n'est pas si fréquent dans les années 30). Il entre à l'école des arts décoratifs en 1931, puis en 1935 il épouse Marie-Louise Julien-Lafèrrière dont il aura deux enfants (Jean-Marie et Patrick).

Il s'engage dans l'armée de l'air et devient rapidement pilote. Au hasard des déplacements de son escadrille, il découvre l'Afrique du nord et la merveilleuse lumière du Maroc et de l'Algérie. Il a bien du mal à peindre, partagé entre ses obligations familiales et la vie militaire (dans laquelle la peinture est loin d'être considérée comme un art majeur).

De retour en France après la libération, il se remet à peindre dans les années 1943-1947. Dès 1943 il travaille dans l'atelier d'André Lhote. Sa production sera importante.

Mais encore, ses responsabilités familiales vont trop l'occuper pour qu'il puisse continuer la peinture. Il démissionne de l'armée, et va s'en suivre toute une période ou il restera loin de ses chevalets. Il n'en est pas pour autant inactif et va exercer de nombreuses activités à la frontière de la création. Il s'installe dans un atelier au 83 rue de la Tombe Issoire, dans le 14 ème arrondissement de Paris ou il fabrique des abats jours, en relation avec l'activité de son père. Il épouse, en secondes noces, Andrée Van der Est (ex-femme du cinéaste Georges Franju) dont il aura deux fils (Laurent et Quentin),et reste en contact avec le milieu artistique. Il se lie d'amitié avec Georges Jouve dit « Apollon » qui réside également au 83 rue de la Tombe Issoire.

Il crée alors la société « La Publicité par l'Objet " » dans laquelleil crée toutes sortes d'objets publicitaires en céramique. Il se lance également dans la publicité presse et sa petite agence fonctionne bien.

Il fréquente assidûment Jean Dewasne (peintre), les artistes du « 83 », et ceux de la « Villa Seurat » un peu plus haut dans la même rue. (Jean trubert,dessinateur ; Magnelli, Peintre ; Mathieu Matégot,...)

Au décès de son oncle, il abandonne son agence et essaye de relancer « Lumière et Décoration » l'affaire familiale. Il dessine et fabrique des luminaires, des meubles contemporains. Mais il est difficile de lutter contre la vague du meuble contemporain industriel. Il vend l'affaire, cède le rez-de-chaussé de son atelier au dessinateur Peynet, et monte en 1957, sans doute le premier à Paris, un magasin d'objets en provenance de tous les pays d'Europe et du Monde (rue St Romain). Puis il en ouvre un second rue des canettes. Comme toujours, les précurseurs sont vite rattrapés par la vague et la concurrence devient forte, surtout de la part des « Grands magasins ».

Il transforme alors le magasin de la rue des canettes en restaurant. C'est l'époque de « La campagne  » charmant restaurant dont le sous-sol abrite chanteurs et comédiens qui en font l'animation nocturne... Le restaurant devient ensuite « La drague »... et Paul Rouillier pense à réaliser son bien et à se retirer.

Jouve est parti au « Pigonnet » à Aix en Provence, Dewasne a acheté une maison à « La garde de Freinet », et deux de ses enfants (Jean-marie et Laurent) sont en passe de s'installer en Provence.


Paul Rouillier dans son atelier
du « Vallon » - 1981

 

Paul Rouillier possède, depuis 1960, une vieille bergerie, « Le vallon », au Puy Sainte Réparade (vers Aix) qui est la maison de vacances de toute la famille. Au hasard des étés, on y rencontre Jouve, Pierre Vassiliu (Marié à la nièce de Paul), Carolyn Carlson (avec qui danse son fils Quentin), et bien sur tous les enfants, petits-enfants, neveux et cousins. Sa décision est prise, il cède son restaurant, vend son atelier d'artiste, et part s'installer « Au Vallon ». vers 1974.

Il reprend la peinture dans un atelier aménagé dans la grange de la bergerie. Il travaille comme un forcené, comme pour rattraper le temps passé et concrétiser toutes les idées qu'il a enfouies en lui. Il va produire la majorité de ses toiles en Provence, partagé entre le plaisir de la lumière provençale, le calme propice au travail, et le sentiment d'isolement du milieu de la peinture. Même la maladie (un infarctus assez grave) ne l'arrête pas, il a trop attendu, trop engrangé d'idées...

Il décède en 1998 nous laissant une oeuvre très importante, aussi riche que variée.