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La maturation ou la prise d’identité.

Dans la psychologie relativiste la prise d’identité par confrontation critique aux événements, par positionnement est l’axe majeur du développement d’un individu. Le cheminement de l’être humain est de passer d’une conscience partagée, collective, à un conscience individuée et autonome.

A sa naissance le nourrisson vit essentiellement par sa conscience émotionnelle. Sa conscience cognitive, sinon vierge, est seulement embryonnaire et peu active. Il va vivre en osmose avec son environnement (milieu familial en général), il n’a encore aucune références propres et vit à travers les références de ses parents qui définissent ses premiers positionnements. Progressivement par ses expériences il va découvrir sa différence avec son milieu. Un bébé qui perd son jouet apprend que le jouet n’est pas partie intégrante de son univers. C’est une découverte et un « petit deuil » et il pleure. Quand il commence à se déplacer, il prend conscience de son environnement et de son antagonisme avec lui. Il va acquérir la notion de positionnement dans l’espace pour éviter les objets ou s’en saisir. Vers 5 ou 6 ans il va commencer à acquérir la notion de temps, positionnement dans la chronologie. D’abord, simplement, avant/après, puis il apprendra à plus finement positionner les événements les uns par rapport aux autres, et vers 7 à 8 ans il saura « lire l’heure » stade ultime de la connaissance du temps. En parallèle il va développer d’autres relations de fusion, avec maitres ou maitresses d’école, copains, éducateurs, qui vont l’aider à se dégager de la fusion parentale. Il acquière un début d’autonomie. Progressivement il va enrichir sa conscience cognitive et commencer à prendre esprit critique, autonomie et identité.

A l’adolescence il se détache progressivement de ses parents et se réfugie dans « la bande », autre forme de tentative de vécu fusionnel. Il a de plus en plus de contacts hors milieu familial et son identité s’affirme. Néanmoins sa conscience cognitive reste faible, ses positionnements incertains, et son comportement flottant. Il se veut indépendant mais n’a pas l’autonomie nécessaire. Dans la difficulté il « régresse » facilement dans sa fusion initiale avec sa famille. Il balance entre une prise d’autonomie anxiogène et une sécurité familiale régressive. C’est une période de transition. Il va alors découvrir sa sexualité et se positionner difficilement dans sa nouvelle identité sexuelle. Il est amené à vivre des relations à deux sans protection de « sa bande » ce qui l’oblige à assumer son identité. C’est encore un« idéaliste » qui recherche la relation fusionnelle empreinte d’absolutisme, sans concessions, sans nuances, basée sur le « tout ou rien ».

Même si l’univers de l’adolescent commence à construire des relations aux autres de type empathiques il reste encore très fusionnel, surtout quand une difficulté se présente. L’adolescent n’a pas encore acquis un identité solide, une autonomie. Étant encore mal différencié des autres, il ne les voit pas, non plus, comme différencié de lui. Cette vision fusionnelle ne laisse que peu de place à l’empathie. L’adolescent n’a pas vraiment conscience du mal qu’il peut causer à autrui. Un conflit avec ses parents n’est pas un problèmes entre deux personnes distinctes mais un conflit dans son univers avec quelque chose qui lui pose problème. Il ne voit pas ses parents comme des individus distincts ayant leurs problématiques, leurs besoins, leur vie personnelle, mais comme de simple éléments de son vécu personnel ne présentant que les caractéristiques qui lui posent problème.

Avec le temps il va apprendre à vivre seul, pour lui et par lui et enrichir sa conscience cognitive de toutes les expériences qu’il vit. Il va prendre des responsabilités professionnelles ou familiales qui vont structurer sa conscience cognitive et définir son identité. Petit à petit il va s’affirmer en adulte, développer ses valeurs, devenir peu à peu lui- même. Ses relations vont évoluer du mode fusionnel au mode empathique. Il va passer de la dépendance à l’indépendance. Il va de moins en moins vivre à travers les autres pour vivre avec les autres.

Avec la vie et les expériences sa conscience cognitive se structure, il devient être humain mûr, puis être humain âgé, puis vieillard. Selon la façon dont il a su construire sa conscience il sera un vieil être humain rigide ou tolérant, il aura acquis plus ou moins d’autonomie, sera plus ou moins affirmé, mais ce qui est sûr est que sa conscience cognitive se fige progressivement et ses références ne vont plus bouger. Bien positionné, il perd la nécessité de communiquer et a tendance à se replier sur lui-même. Le cycle de la vie a passé et le nourrisson est devenu bébé, puis enfant, ado, adulte et vieillard.

Pour faire un être humain mon dieu que s’est long !

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