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L’histoire et le vécu

Quand j’étais jeune, les anciens me parlaient du temps « d’avant la guerre ». Il s’agissait de la guerre de 14-18, c’est à dire des années1900-1910. J’écoutais leur récit, mais tout en sachant qu’il était authentique je le recevais comme un récit, plutôt une histoire. Si intellectuellement je le rattachais à l’histoire de mon pays, donc à la mienne, Je ne pouvais en avoir aucune approche affective autre qu’au travers de l’affection que je pouvais porter à mes interlocuteurs.

Aujourd’hui quand je parle à des plus jeunes de « l’avant-guerre », il s’agit de la guerre de 39, je vis ses souvenirs dans « mes tripes » puisque je les ai vécus et je conçois que mes interlocuteurs n’en n’ont pas la même approche. Ils doivent le vivre comme une histoire authentifiée par la confiance qu’il m’accordent, comme si un historien leur parlais de la commune, de la guerre de 70, ou de Charlemagne.

La mémorisation des récits n’est pas la même selon que l’on les a vécus ou non.

Lorsque l’on entend une histoire les sons audio perçus par nos oreilles transmettent des  signaux électriques qui forment des images mentales dans notre cerveau. Ces images sont confrontées à nos souvenirs pour prendre un sens cognitif et être mémorisés. Cette prise de sens se fait par la création de lien logiques entre les nouvelles images perçues et les images antérieurement acquises et analysées :

  1. Dans le cas d’un récit historique la liaison, les relations, ne peuvent se faire qu’avec des souvenirs, des connaissances. Ce nouveau récit sera donc intégré dans la mémoire comme une extension de nos connaissances historiques. Les souvenir affectifs ne sont pas en jeu, exception faites, peut-être, de la relation avec notre interlocuteur. Nous le vivons en tant que spectateur.
  2. Lorsque ce récit a été vécu, il est intégré en tant que connaissance, mais également lié à d’autres éléments subjectifs ou émotionnels (climat, saison, situation, état émotionnel …). C’est un souvenir dans lequel nous sommes impliqué personnellement. Nous le vivons et le revivons en tant qu’acteur. Il sera relié à tout notre environnement affectif de l’époque et donc parfaitement intégré à notre univers autant affectif que cognitif. Le rappeler feras re surgir les émotions de l’époque et donc avec notre totale implication.

L’expression d’un récit par celui qui l’a vécu et bien différente de la perception de ce même récit par quelqu’un qui ne l’a pas vécu. C’est la tout le problème de la transmission. Autant la transmission des connaissances et possible, autant la transmission des émotions est difficile !

Quand un aïeul nous raconte son passé militaire, quand on nous inonde des photos de vacances, quand un raseur nous abreuve de ses passions, comprenons que ce qi a peu de valeur pour nous est un univers enchanté pour lui !

Patrick Rouillier

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